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mardi 2 juin 2015

La morelle noire


Solanum nigrum
 
Partie toxique : les parties vertes, surtout les fruits - Classée dans le tableau C de la Pharmacopée Française
Autres noms communs : tue-chien, raisin de loup, mignonette, faux cassis

Attention, ceci est une plante dont je ne conseille absolument pas l'utilisation, même si elle a certains aspects intéressants. Je m'y suis simplement intéressée après en avoir trouvé un jour dans mon jardin... et si j'aime tout savoir sur les plantes qui soignent, je trouve également important d'en savoir un maximum sur celles qui peuvent faire du mal. D'où ce petit article...

Origines, habitat et culture

Plante herbacée de la famille des Solanacées, la morelle noire est donc une cousine de la célèbre belladone (Atropa belladona). Cette plante annuelle (ou parfois bisanuelle) et hermaphrodite peut présenter diverses formes mais ne dépasse jamais les 60cm de hauteur. Ses feuilles sont épaisses, ovales et légèrement dentelées, ses fleurs, petites et qui se présentent par groupes de 5 à 10, sont blanches avec cinq étamines jaunes saillantes et groupées, et cinq pétales pointus recourbés vers l'arrière.
Ses fruits, qui lui ont valu son nom, sont de petites baies rondes et charnues en grappes, d'abord vertes puis noires à maturité.
On la trouve un peu partout dans le monde, essentiellement dans les jardins, les terrains vagues et les cultures : soit elle s'incruste d'elle-même et peut parfois poser problème, soit on l'utilise en compagnonnage, car elle attire les doryphores qui la préfèrent à son autre cousine, je dirais même une de ses frangines, la non moins célèbre pomme de terre (Solanum tuberosum).
Peu exigeante, elle se plait dans les sols argileux, limoneux siliceux ou calcaires, et riches en azote, c'est pourquoi on la trouve facilement dans les lieux incultes, boudés par les autres (la preuve, elle a choisi le seul endroit de mon jardin où personne d'autre ou presque ne veut pousser...). Ses graines sont disséminées par les animaux, après ingestion et digestion des fruits (bien mûrs, forcément... voir plus bas).

Toxicité

Ses fruits, qui contiennent de la solanine, substance entérotoxique (diarrhée, nausées) et neurotoxique (maux de tête) au goût amer qu'on retrouve également dans d'autres plantes de la même famille, notamment en petites quantités dans la fleur de la pomme de terre, sont très toxiques tant qu'ils sont verts, et leur ingestion, même après cuisson, peut provoquer de graves intoxications. Ils perdent leur toxicité quand ils sont mûrs, mais attention, des fruits noirs ne sont pas forcément synonymes de fruits complètement mûrs !
Elle est cependant moins toxique que certaines autres plantes de la famille des Solanacées, la belladone par exemple, et ses jeunes pousses ne sont paraît-il pas toxiques et sont même souvent utilisées en cuisine. Même la pomme de terre (Solanum tuberosum), sauf ses tubercules, est plus toxique !
Pour prendre un autre exemple, une autre de ses parentes bien connues, la tomate (Solanum lycopersicum) : ses feuilles, ses tiges et même ses fruits encore verts contiennent un alcaloïde proche de la solanine, qui peut provoquer des réactions allergiques et de petites indigestions chez les personnes sensibles. Par contre, dans les fruits mûrs et bien rouges, plus rien !
Attention, je ne conseille pas pour autant de tenter l'expérience avec la morelle noire. La nature nous fournit bien assez de fruits succulents et sans danger.

Propriétés thérapeutiques

Vertus antispasmodiques, analgésiques, antinévralgiques, sédatives et anesthésiques en cas de prurit. Elle serait efficace contre les douleurs gastriques et intestinales (un comble!), les spasmes de la vésicule biliaire, ainsi que pour soigner la coqueluche.
La teneur en principes actifs pouvant varier selon l'endroit où elle pousse, trouver les bons dosages pour un usage interne semble plutôt hasardeux... Contrairement aux plantes considérées comme "inoffensives" (à mettre entre guillements car aucune plante n'est complètement inoffensive, selon l'utilisation qu'on en fait), même un léger surdosage peut avoir de graves conséquences. D'autres plantes présentent ces mêmes vertus, préférez celles-ci !
En application externe, des feuilles écrasées de la plante mélangées à de la crème épaisse serait efficace contre les coups de soleil. Elle soulage également certaines affections cutanées (prurit, eczéma, gerçures, dartres, acné, séborrhée), mais aussi les hémorroïdes et les abcès.
Elle est également émolliente.

Autres espèces

Très proche de la morelle noire mais plus haute, la douce-amère ou morelle douce-amère (Solanum dulcamara) est une plante vivace, commune également, qui pousse dans les haies et les friches. Ses fleurs, de la même forme que celles de la morelle noire, sont violettes. On rencontre ses fruits rouge vif à l'automne. Les mêmes précautions que celles de la morelle noire sont applicables à la douce-amère.
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