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mardi 29 septembre 2015

Des chevaux et des plantes



Tout comme les chats, les chevaux savent, théoriquement, reconnaître et ne pas manger les plantes qui leur sont néfastes - d'autant que, eux, les plantes, c'est la base de leur alimentation. En pratique, la domestication a quelque peu étouffé cet instinct et certains chevaux ne sont plus toujours capables de reconnaître ce qui est dangereux pour eux, particulièrement ceux qui passent l'essentiel de leur temps en box et qui n'ont que très peu, voire pas, l'occasion de brouter en pâture. Les poulains sont également à surveiller de plus près encore, car plus sensibles.

Bon, en général les chevaux ne se baladent pas tranquillement dans le jardin, là où on trouve la plupart des plantes néfastes à leur santé, mais quelques plantes sauvages se glissent souvent dans leur pâture ou sur les bords de chemins, qu'ils n'hésitent pas à picorer au passage lors de balades dans la nature (toute personne qui a déjà fait une pirouette par-dessus la tête de sa bourrique après s'être laissé surprendre sait de quoi je parle... ^^).

Il est d'autant plus dangereux pour le cheval d'ingérer une mauvaise plante que, contrairement au chat cette fois, le cheval ne vomit pas. Il n'est donc pas capable de limiter naturellement les effets des poisons, et les remèdes vomitifs ne fonctionnement tout simplement pas. Les soigner une fois que le mal est fait est donc beaucoup plus compliqué, même s'il existe quelque contrepoisons tels que le café, les préparations contenant des tanins, le sulfate de soude, l'alcool ou encore le sucre, efficaces dans certains cas.
Il est donc important de savoir identifier au premier coup d’œil les plantes susceptibles de tomber sous la dent de ces morfales.

Au pré et/ou en balade 

Et s'il y en a une seule à retenir absolument, c'est l'if. L'if n'est pas toxique que pour le cheval, mais celui-ci y est très sensible, plus que le bovin par exemple (la dose létale est estimée entre 0,5 et 2g / kg (soit par exemple entre 250g et 1kg d'if pour un cheval de 500kg, autant dire quelques bouchées seulement) contre 1 à 10g / kg chez les bovins), et ce conifère est d'autant plus dangereux qu'il est très répandu dans nos contrées, notamment en guise d'ornement et de haies. Une fois l'if avalé, il n'y a plus rien à faire, le cheval meurt en quelques minutes, comme ça, pouf. Bon évidemment, on peut toujours tenter, des fois que la dose ingérée soit minime. Dans ce cas, il faut retirer de la bouche tout ce qui aurait pu y rester et appeler le véto en urgence. En plus, dans le cas de l'if, malheureusement, la plupart des chevaux sont complètement crétins : ils adorent ça... Autant éviter, donc, d'être encore plus crétins qu'eux et de les attacher carrément à ces arbres (si si, ça arrive).
Pour ma part, je ne cherche pas à savoir : si ça a des aiguilles, on regarde de l'autre côté, au moins je suis sûre de pas me tromper !

D'autres plantes peuvent avoir des effets très graves, voire provoquer la mort. Par ordre alphabétique, la grande absinthe, l'aconit, les anémones, l'arnica, le belladone, les buis, les ciguës, la colchique, la cytise, la datura, les digitales, les ellébores fétide et noire, l'érable sycomore, l'ergot de seigle, les euphorbes, les ficaires, les fougères aigle et mâle, le fusain d'Europe, le galéga, les glands, le gui, l'ivraie enivrante, la jusquiame, le laurier-cerise, le laurier rose, le lierre terrestre, les graines de lin, la mercuriale, le millepertuis, la morelle noire et douce-amère, la moutarde des champs, la moutarde noire, la porcelle enracinée (non létale mais les suites de l'empoisonnement nécessitent parfois une euthanasie), la prêle, les renonculacées (notamment la renoncule bulbeuse), le rhododendron, le robinier, la rue, la sabine, le semen-contra, le séneçon jacobée, le thuya, la vératre des montagnes, la vesce.
Certains chevaux raffolent également du tabac à fumer, qui est lui aussi toxique. Mieux vaut donc garder son paquet de clopes éloigné de leurs grosses dents de goélands...

Parmi les plantes à toxicité faible, pouvant causer des troubles plus légers et non permanents (à dose raisonnable évidemment), on a l'arum tacheté, le colza, la gesse, les faînes de hêtre, la nielle, la tanaisie, et le trèfle des foins.

Pour les chevaux qui vivent essentiellement en pâture, il est donc important de les vérifier régulièrement, et de les refaire au besoin, afin de favoriser la bonne herbe et empêcher l'envahissement par les mauvaises herbes. Inutile de vérifier chaque centimètre carré tous les jours, la plupart du temps les chevaux bouderont les plantes néfastes et/ou il y en aura trop peu pour provoquer de troubles prononcés, mais bon, la plupart du temps n'est pas tout le temps, mieux vaut donc y jeter un coup d’œil de temps en temps.

Au box

Le foin et la litière, c'est une autre histoire. Un cheval sera quasiment incapable de différencier les plantes séchées. Qu'on fasse soi-même son foin ou qu'on l'achète, il est donc extrêmement important de s'assurer de sa qualité.

Les bonnes plantes

Le cheval étant herbivore, les plantes bonnes pour sa santé font évidemment partie de son alimentation. Je ne vais pas faire un cours sur l'alimentation des chevaux, hein, parce que si tu as des chevaux et qu'ils sont en bonne santé, c'est que tu t'en sors bien, et dans le cas contraire j'espère que tu es déjà allé demander conseil au véto ou à un éleveur.
Mais il existe aussi quelques plantes qui, si elles ne nourrissent pas les chevaux, peuvent être intéressantes en complément alimentaire, ou tout simplement ajoutées ici et là dans la pâture, selon les caractéristiques et l'âge du cheval.
Par exemple, la reine des prés sera profitable aux chevaux âgés ou en surpoids pour ses effets bénéfiques sur les articulations ; la verveine sera tout indiquée pour les poulinières, les sportifs ou les nerveux, et fera du bien à un système digestif en vrac ; le trèfle rose soulagera les problèmes de peau et la toux.
Et puis on a la carotte, cette petite chose orange qu'ils espèrent tant trouver dans nos poches à chaque fois qu'on arrive ("je t'aime - t'as pas une carotte ? - merci, salut."). Friandise idéale à donner occasionnellement voire une fois par jour, la carotte renforce la résistance de l'organisme, est bonne pour la peau et les crins (oui, comme pour nous !) et est appréciée aussi bien des jeunes que des vieux chevaux.

En résumé

Tout cavalier, particulièrement d'extérieur, se doit de connaître a minima les plantes dangereuses qu'il est susceptible de croiser lors de ses balades. En cas de doute, il ne faut pas laisser le cheval picorer à tort et à travers (en plus, le retour de branche, c'est chiant). Et si on doit mettre le cheval à l'attache sans autre choix que des arbres, évidemment, on évite les ifs. Ne jamais oublier que si le cheval est un animal très intelligent, il peut être comme nous, parfois : très très con...

Allez, salut !

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