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vendredi 1 mai 2015

La lavande : un peu d'histoire...

La lavande telle que nous la connaissons a une longue histoire derrière elle. Ses vertus sont connues et utilisées depuis l’Antiquité. On en a même retrouvé des traces sur les bandelettes d’embaumement utilisées lors des momifications par les Égyptiens. Au cours de l’Antiquité et du Moyen-Âge, elle est citée de nombreuses fois, notamment par les célèbres Avicenne, Sainte Hildegarde von Bringen (12e siècle) ou encore Paracelse. La chronologie des découvertes des différentes espèces de lavande de l’Histoire naturelle des plantes du baron de Gingins de Lassaraz a pour point de départ les découvertes du médecin, botaniste et physicien Dioscoride (an 40 – an 90), qui recommandait l’utilisation fréquente du thé à la lavande. Dans son Traité des médicaments, la lavande fait d’ailleurs partie des « plantes précieuses ». On connaît également quelques formules du Thériaque, médicament presque mythique inventé au 1er siècle avant J.C. par le roi Mithridate et qui aurait servi d’antidote contre les morsures d’animaux venimeux et de soin contre des maux divers.

La lavande serait originaire de Perse et des Canaries, et aurait été implantée en Provence dès l’Antiquité, avec la vigne et l’olivier, par les Phocéens.
Les Romains l’utilisaient notamment pour ses qualités olfactives. Son nom viendrait justement de là : d’après Pline l’Ancien, il vient du verbe lavare, laver, car elle était alors utilisée principalement dans les bains. Le naturaliste suédois Linné a ensuite repris le nom dans sa classification du monde vivant. Il semblerait que ce sont les Romains qui ont étendu l’aire de notoriété de la lavande en la faisant connaître dans tout leur vaste empire. Ils l’auraient également utilisée pour la préparation aux accouchements. On parle même d’une lotion à base de lavande qu’auraient préparé les Celtes, le « nard celtique ». Les Grecs l’utilisaient également.

Au Moyen-Âge, on reconnaissait déjà son grand pouvoir de désinfection.
Aux 13e et 14e siècles, on commença tout d’abord à la cultiver dans les jardins aromatiques des moines (on pensait à l’époque qu’elle avait le pouvoir de détourner le mauvais œil), et elle gagna en popularité dès que l’on découvrit ses vertus bénéfiques sur les articulations et relaxantes. Puis des établissements spécialisés se mirent à sa production, et elle fut alors importée en grande quantité et vendue sur les marchés aux fleurs dans les villes.

Lors des dernières grandes épidémies de peste européennes, on employa la lavande en Provence afin de lutter contre la maladie, sous forme de fumigations et d’emplâtres. Au 14e siècle également, on l’employait déjà pour soigner les brûlures et panser les plaies profondes.
L’huile essentielle de lavande stoechas fut utilisée par les peintres de la Renaissance comme diluant, mais aussi pour donner de l’éclat à la couleur et la fixer.

C’est au 16e siècle que sont utilisation thérapeutique se développe concrètement, notamment avec le concours de la faculté de Montpellier, qui a beaucoup étudié ses possibles usages médicinaux. L’huile essentielle de lavande va être très utilisée dans les hôpitaux français, pour désinfecter l’air et enrayer les infections microbiennes.

Sa découverte continua durant les siècles suivants, révélant toujours plus de bienfaits. C’est au début du 20e siècle que l’on fit un grand bond en avant grâce à la lavande. Dans les années 1920, un chimiste français, René Maurice Gattefossé, se brûla gravement la main dans son laboratoire d’études sur les parfums. Son premier réflexe fut de plonger sa main dans le liquide le plus proche, qui s’avéra être de l’essence de lavande. La douleur s’atténua presque immédiatement, et la brûlure guérit vite, avec peu de cicatrices. C’est cet incident qui est à l’origine du développement de l’aromathérapie, utilisation thérapeutique de diverses huiles essentielles végétales.
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