Aujourd'hui, nous inaugurons un nouveau type d'autopsie : l'autopsie d'un composant - car oui, certains méritent un article à eux seuls. C'est par les isothiazolinones que j'ai décidé de commencer. Je n'avais jamais entendu parler de cette famille de cochonneries jusqu'à ce que Marion F en parle à l'occasion de l'autopsie du Labello (spéciale kassdédi Marion !), mais j'ai eu envie de m'y intéresser. Et que de surprises !
Sous l'appellation d'isothiazolinone, on trouve en fait une famille de composés organiques appelés thiazoles, avec une fonction cétone, utilisés pour leurs propriétés antimicrobiennes et antifongiques dans diverses applications : les cosmétiques bien sûr, mais aussi les produits ménagers, la papeterie, l'extraction de pétrole, les colles / vernis / peintures / laques, la préservation du bois, les systèmes de refroidissement, les réservoirs d'essence, le traitement de surface des édifices historiques et des cavernes préhistoriques...
Les principaux composés de cette famille que l'on peut retrouver comme agents conservateurs dans les cosmétiques sont le methylisothiazolinone, le methylchloroisothiazolinone, le benzoisothiazolinone et l'octylisothiazolinone, mais le plus souvent, quand on parle d'isothiazolinone dans les cosmétiques on entend un mélange appelé Kathon CG (marque déposée par Rohm et Haas) qui contient 75% de methylchloroisothiazolinone et 25% de methylisothiazolinone). On les trouve surtout dans les produits à rincer tels que les shampooings et autres produits de soin pour les cheveux (ainsi que des liquides vaisselle), dans lesquels la concentration maximale autorisée est de 15ppm (0,0015%), mais aussi dans des lingettes humides jetables (à usage corporel ou ménager), et un peu moins dans les autres produits destinés à rester sur la peau, dans lesquels la concentration max est de 7,5ppm. En Europe, les isothiazolinones sont autorisés pour le moment dans toutes les applications cosmétiques, mais le mélange Kathon CG sera interdit à compter de juillet 2015 dans tous les produits non rincés (et dans les peintures, colles et applications de ce type, l'obligation de mentionner le taux en isothiazolinones sur l'étiquette sera effective à partir de juin 2015).
Les isothiazolinones ont à l'origine été introduits dans les cosmétiques dans les années 1970, mais leur usage avait rapidement été abandonné suite à une grosse épidémie d'eczémas de contact. En effet, les izothiazolinones, particulièrement le methylchloroisothiazolinone, sont de puissants allergènes, par le contact ou par voie aérienne. Ces molécules hautement sensibilisantes comptent parmi les plus puissantes actuellement sur le marché.
Et puis, grâce au récent scandale des parabens, on les a vus réapparaître dans les cosmétiques et autres produits d'entretien, et avec eux de nombreuses réactions très graves, et surtout beaucoup de dermatoses professionnelles : dermites de contact aiguës, irritations, eczéma au visage, aux yeux, sur les mains, sur les fesses des bébés, avec comme charmants symptômes des érythèmes, rougeurs, inflammations, démangeaisons, prurit, vésicules, papules et même maux de tête et gênes respiratoires. D'après une étude publiée en 2014, 6% des patients atteints d'eczéma de contact en France sont sensibilités au methylisothiazolinone.
Les taux de sensibilisation aux isothiazolinones sont si élevés qu'ils font même partie de la Batterie Standard Européenne utilisée par les allergologues pour les tests cutanés dans les eczémas de contact.
Notons également leurs effets corrosifs et irritants qui à forte concentration peuvent provoquer des brûlures chimiques chez les personnes sensibilisées, sans oublier leur toxicité élevée en milieu aquatique (idéal pour des produits rinçables, quoi...).
Suite à mes petites recherches, j'ai fait un peu le tour de ma maison et n'en ai trouvé dans aucun de mes produits cosmétiques, seulement dans mes produits vaisselle... y compris un produit estampillé "écologique" (lol, hein...).
Conclusion de l'autopsie : v'là une belle merde !
Les principaux composés de cette famille que l'on peut retrouver comme agents conservateurs dans les cosmétiques sont le methylisothiazolinone, le methylchloroisothiazolinone, le benzoisothiazolinone et l'octylisothiazolinone, mais le plus souvent, quand on parle d'isothiazolinone dans les cosmétiques on entend un mélange appelé Kathon CG (marque déposée par Rohm et Haas) qui contient 75% de methylchloroisothiazolinone et 25% de methylisothiazolinone). On les trouve surtout dans les produits à rincer tels que les shampooings et autres produits de soin pour les cheveux (ainsi que des liquides vaisselle), dans lesquels la concentration maximale autorisée est de 15ppm (0,0015%), mais aussi dans des lingettes humides jetables (à usage corporel ou ménager), et un peu moins dans les autres produits destinés à rester sur la peau, dans lesquels la concentration max est de 7,5ppm. En Europe, les isothiazolinones sont autorisés pour le moment dans toutes les applications cosmétiques, mais le mélange Kathon CG sera interdit à compter de juillet 2015 dans tous les produits non rincés (et dans les peintures, colles et applications de ce type, l'obligation de mentionner le taux en isothiazolinones sur l'étiquette sera effective à partir de juin 2015).
Les isothiazolinones ont à l'origine été introduits dans les cosmétiques dans les années 1970, mais leur usage avait rapidement été abandonné suite à une grosse épidémie d'eczémas de contact. En effet, les izothiazolinones, particulièrement le methylchloroisothiazolinone, sont de puissants allergènes, par le contact ou par voie aérienne. Ces molécules hautement sensibilisantes comptent parmi les plus puissantes actuellement sur le marché.
Et puis, grâce au récent scandale des parabens, on les a vus réapparaître dans les cosmétiques et autres produits d'entretien, et avec eux de nombreuses réactions très graves, et surtout beaucoup de dermatoses professionnelles : dermites de contact aiguës, irritations, eczéma au visage, aux yeux, sur les mains, sur les fesses des bébés, avec comme charmants symptômes des érythèmes, rougeurs, inflammations, démangeaisons, prurit, vésicules, papules et même maux de tête et gênes respiratoires. D'après une étude publiée en 2014, 6% des patients atteints d'eczéma de contact en France sont sensibilités au methylisothiazolinone.
Les taux de sensibilisation aux isothiazolinones sont si élevés qu'ils font même partie de la Batterie Standard Européenne utilisée par les allergologues pour les tests cutanés dans les eczémas de contact.
Notons également leurs effets corrosifs et irritants qui à forte concentration peuvent provoquer des brûlures chimiques chez les personnes sensibilisées, sans oublier leur toxicité élevée en milieu aquatique (idéal pour des produits rinçables, quoi...).
Suite à mes petites recherches, j'ai fait un peu le tour de ma maison et n'en ai trouvé dans aucun de mes produits cosmétiques, seulement dans mes produits vaisselle... y compris un produit estampillé "écologique" (lol, hein...).
Conclusion de l'autopsie : v'là une belle merde !
Je crois que ta conclusion dit tout : une belle merde qu'on nous met partout sous des noms multiples et dont on ne parle pas assez des effets négatifs.
RépondreSupprimerComme beaucoup d'autres merdes, malheureusement... faudrait faire un doctorat de chimie / biochimie avant d'acheter des cosmétiques!!
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