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mardi 13 juin 2017

A bas les soutifs, libérons les nichons !

J'ai longtemps, pour ne pas dire toujours, eu une relation difficile avec mes seins. Soit trop petits, soit trop là, je les ai toujours trouvés gênants, honteux, disgracieux...
Et pourtant, ils n'ont rien de bien particulier, mes nichons. Ils sont menus, certes, mais pas non plus inexistants. Leur forme est normale, leur couleur aussi... Avec du recul, je finis même par les trouver mignons. Plutôt bien arrondis, relativement fermes.
Leur seul crime, c'est d'être là. D'être ces symboles de l'hypersexualisation de la femme, d'être trop sensibles, de dire parfois des choses qu'on voudrait cacher. En bref, tout ce qu'on peut leur reprocher, c'est d'avoir été stigmatisés par nos cultures occidentales comme des objets tabous, là où ils ne devraient être que des sources de nourriture pour notre progéniture, voire d'un peu de plaisir lors de nos ébats. Éventuellement des objets simplement esthétiques, rehaussant une silhouette ou atténuant un petit embonpoint par illusion d'optique. Mais d'être si englués dans cette image de la sexualité féminine et dans les fantasmes masculins, je ne vois pas pourquoi. Après tout, les hommes aussi ont des nichons !

Du coup, le soutien-gorge a longtemps été pour moi à la fois ce qui cachait mes seins au reste du monde, et ce qui était supposé les rendre plus acceptables aux yeux du reste de ce même monde. Je n'ai jamais été trop fan du soutien-gorge. Pourtant j'ai tanné ma mère pour qu'elle m'achète mon premier... en taille 75A. Autant dire que je n'en avais absolument pas besoin. J'ai dû le porter genre, deux fois. Ensuite, quand mes seins ont grossi, mais si peu, je suis passée au 85B (et j'y suis restée), rembourré et à armatures. La torture inutile qui me donnait juste le sentiment qu'ils étaient un peu plus gros. Ou un peu moins petits... Longtemps, mes seins m'ont complexée, pour diverses raisons, et j'ai cherché à les accentuer avec ces outils de torture que sont les soutiens-gorge.
Pour autant, je m'en suis toujours débarrassée dès que j'ai pu : dès que j'arrive à la maison, je ne fais rien tant que je me suis pas délivrée de cette horreur. Quand je vivais encore avec elle, ma mère a toujours été étonnée de me voir me trimballer les loches à l'air à la maison le week-end, même en journée. Elle, la première chose qu'elle fait le matin, c'est enfiler un soutif, et la dernière chose qu'elle fait le soir, devine ! C'est enlever son soutif. En semaine comme le week-end. Limite si elle dormirait pas avec. Et pourtant, elle n'a pas tellement plus de nichons que moi. Et ce n'est même pas une question de pudeur, contrairement à moi, vu qu'elle les déballe sans souci sur la plage.
(Je ne parle pas de l'avis de mon mari, puisque ça le ravit, évidemment.)
Bref, il en a toujours été ainsi. Je n'ai jamais supporté les soutifs, mais je les ai tolérés, pour ne pas me sentir mal à l'aise face au regard des autres.


J'ai commencé à me poser des questions sur cette habitude quand j'ai lu l'article de Gwen sur son blog Un courant de vert. Il ne m'était jamais venu à l'idée de me débarrasser complètement de ce boulet que je m'imposais à moi-même, trop mal à l'aise que j'étais à l'idée de me présenter devant quelqu'un d'autre que ma mère ou mon homme avec les loches qui ballottent... mais qui ne ballottent pas tant que ça, pourtant ! L'idée a fait son chemin, très doucement, et l'hiver qui a suivi la parution de cet article, il m'est souvent arrivé de me séparer de mon soutif dans l'après-midi, bien avant de rentrer à la maison, bien protégée que j'étais sous mes gros pulls.
Puis, l'été dernier, j'ai trouvé un "bon" compromis en m'offrant de jolis soutiens-gorge légèrement rembourrés, mais surtout sans armatures. Incroyablement plus confortables que mes horreurs à balconnets, ils ont subitement et définitivement relégué ces derniers au rang de trucs inutiles qui traînent au fond d'un tiroir - et qu'il faudrait d'ailleurs que je pense à donner, d'une manière ou d'une autre !
Mais ils restent des soutiens-gorge, avec des bretelles et cette lanière de tissu qui, malgré tout, enserre la poitrine, sans oublier les nichons qui ne sont au final pas plus libres qu'avant. Bref, une légère amélioration mais pas de libération en vue.

Et puis, hier, j'ai lu cet article de Rozie & Colibri qui raconte sa propre expérience du no bra, et j'ai re-eu ce déclic, mais encore plus fort : mais oui à la fin, pourquoi est-ce que je me fais chier avec ces trucs qui me gênent et même, me démangent parfois ? Pour soutenir quoi ? Mon petit 85B qui est encore bien ferme lui au moins ? Pour cacher quoi ? Ces tétons dont 100% des autres êtres humains sont également pourvus (sauf exceptions) ? Pour enjoliver quoi ? Une réalité qui n'a aucun besoin de l'être ?
Du coup, ce matin, même pas 24 heures après avoir lu son article, je me suis tout de même pointée au boulot avec mon accessoire de torture et puis, à peine assise devant mon bureau, je me suis dit : "Mais qu'est-ce que je fais encore avec ça ?" Une véritable révélation.
Et je l'ai enlevé, tout simplement.
Je ne dis pas que je ne me suis pas sentie mal à l'aise à l'idée qu'on voie mes tétons qui pointent. C'est une habitude que je vais devoir prendre, un petit travail sur moi que je vais devoir effectuer : ne plus avoir honte de ces seins qui m'ont fait honte sans discontinuer depuis mes douze ans. Vingt ans de détestation envers ces petites choses encombrantes, ça risque d'être un peu long à oublier, mais c'est décidé : sauf exceptions, j'arrête les soutifs ! ✌

20 commentaires:

  1. Vivent les loches libres ! Moi ça me ferait un peu genre gant de toilette si je les laissais nature... Bof ! Tu as bien fait de suivre ton envie. De toute façon, les tétons qui pointent se fichent pas mal du soutif à moins d'avoir un soutif digne du carénage d'un sous-marin !
    Allez ! Des bises !
    Isabelle

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    1. Eh bien c'était exactement ça ! Je cachais mes pauvres nichons derrière une bonne vieille armure infranchissable...
      Pour l'histoire du gant de toilette, j'aurais envie de dire et alors, mais je comprends qu'on puisse avoir envie de leur donner une forme qu'on trouve plus esthétique. Après tout, j'ai fait pareil jusqu'à hier ^^ (et je vais peut-être finir par abandonner le truc des loches au vent, qui sait...)
      Gros bisous Isabelle ! :)

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    2. Bon ben finalement j'ai craqué, j'ai licencié mon soutif après 30 ans de service, j'ai été impitoyable, ça m'a pété un peu après avoir lu ce post et le 26/07 je l'ai viré. Depuis ? Et bien depuis JE RESPIRE !!! Tout ça grâce à toi. Ça n'a l'air de rien comme ça, tu lis un billet, tu suis les liens, tu te dis pourquoi pas ? Et tu te demandes pourquoi tu porte un soutif... C'est vrai ça pourquoi ? J'écrirai peut-être là-dessus on verra. Bises et vivent les loches libres !

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    3. Heyyy, bienvenue dans la bande des loches à l'air Isabelle !! \o/
      Oui, des fois, il faut laisser le temps à l'idée de faire son chemin, et puis un jour, comme ça, on a le déclic et on se dit, "mais flûte à la fin !!"
      En tout cas je serai ravie de lire ton propre vécu, si tu te lances dans la rédaction d'un article. Je compte en écrire un ou deux autres pour compléter le sujet, moi aussi ;) En tout cas, ici, plus aucun soutif n'a touché mon corps (à part le bout de mes doigts le temps de les mettre dans un sac pour les donner) depuis l'écriture de cet article - une petite brassière de temps en temps, pour faire de l'exercice ou pour ne pas mettre mes loches sous le nez de mon kiné, mais à part ça, ça ne me manque pas du tout !!
      En tout cas, je suis honorée d'avoir contribué à ta "libération" :)
      Gros bisous !

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  2. Comme je te comprends ! Bon moi, je fait un 90D donc euh... bon, ben je trouve ça moche sans soutif ! mais à la maison, depuis que je suis en arrêt, je ne porte plus de soutif... et je me sens beaucoup mieux... de là à passer le cap quand je suis à l'extérieur, j'ai essayé une fois ou 2 mais je ne suis pas top à l'aise...
    Bisous Marianne <3

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    1. L'essentiel c'est de se sentir bien ! Si l'aspect esthétique met plus mal à l'aise que la présence du soutif, alors il ne faut pas se forcer. Là où j'ai une immense chance, c'est que sans soutif, le seule différence c'est qu'ils sont un peu moins volumineux et que c'est la fête du téton...
      Gros bisous Cécile <3

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  3. ... Merci beaucoup ! Je suis heureuse qu'un de mes articles ait pu servir à quelqu'un, ça me fait vraiment plaisir !!

    Je crois que tu n'en remettras pas de si tôt !

    J'ai attaqué l'hiver aussi. Sous mes pulls personne ne voyait rien. Au printemps, j'ai réussi à le camoufler comme j'ai pu. J'ai acheté des débardeurs au tissu "extensible", ça passe nickel. Le premier été, j'ai parfois flanché (avec certaines robes, un peu honteuse devant la famille ou les amis : apprendre à assumer, ça prend du temps !).

    J'en suis à mon deuxième été. Je n'en ai pas porté une seule seconde depuis un an. Et j'assume royalement ! Devant n'importe qui dorénavant, je m'en contrefous. C'est tellement bien ! Et c'est clair, comme toi, mon homme adore ;) !

    Maintenant, j'en suis sûre : mes seins n'ont jamais été aussi beaux. Ils sont devenus fermes, ils tiennent super bien, ils sont bien ronds et rebondis ... Un petit miracle !

    Bravo pour ce cheminement. J'espère qu'il te mènera loin !

    Bises !

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    1. Coucou Rozie !
      Je pense en effet que ça va me demander un petit temps d'adaptation et de cheminement vers le complet sentiment d'aise face aux autres, mais je ne crois pas non plus que mes soutifs vont revoir la lumière de sitôt. C'est trop bien de ne pas être en train de serrer les dents en attendant de rentrer enfin à la maison pour m'en libérer !
      Bon, pour l'instant ça me demande un choix un peu plus réfléchi dans mes vêtements le matin, mais je pense que je vais vite en arriver à "et puis merde !" ^^
      En tout cas, merci d'avoir partagé ton témoignage. ça me trottait dans la tête depuis pas mal de temps, et puis va savoir pourquoi, après t'avoie lue, je me suis dis, mais pourquoi pas moi aussi, à la fin ? Et hop ! ^^
      A bientôt, bisous ! :)

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  4. Depuis cet hiver j'ai eu l'occasion de lire plusieurs articles de petites (ou grandes !) nanas qui ont pris la décision d'abandonner leur soutif au fond du tiroir. Je n'y avais jamais pensé de mon côté. J'étais plutôt jolie dentelle (chantelle and co) pour mon chéri et bien rembourré pour le boulot (pour faire genre j'ai des gros nénés...). Pi à la lecture de tous ces blogs, je me suis dit que finalement c'était pas bête comme idée ;) .
    Restait la question du téton proéminent. Et chez moi, il l'est beaucoup beaucoup. La faute à 2 allaitements prolongés ?
    Tant pis ! j'assume ! je me lance !
    Depuis 3 mois pu de satané soutif pour esquinter mon petit décolleté (85B). Aucune remarque de mes amies ou collègues. Mon homme est aux anges et en profite pour passer la main sous mon t-shirt à la moindre occasion.
    L'effet n'est pas le même, ça tombe un peu mais tant pis on s'en fout ! et lorsque je porte un t-shirt un peu fin ou transparent, j'enfile un débardeur dessous et le tour est joué. Et les jours de grand tétonage (ou de mariage !) je porte un soutif triangle sans armature et plutôt joli et confortable.
    Alors oui, libérez les nénés :)
    La bise
    Elise

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    1. Haha, je crois que dans l'histoire ce sont les hommes les plus heureux ! J'ai la "chance" de travailler avec le mien, je te laisse imaginer l'intensité de son bonheur :p
      Cela dit, ça ne m'empêchera pas de sortir de temps en temps la lingerie "coquine", de toute façon je ne la garde jamais très longtemps... heum, pardon ^^"
      Je garde également mes soutifs sans armature pour les "cas où" (pis en plus ils sont super jolis et ils m'ont coûté une jambe l'été dernier), puis les jours comme aujourd'hui où je porte un haut un peu transparent, c'est petite brassière (enfin, c'est plutôt un quart de débardeur, ça ne maintient rien du tout!).
      Bref, faisons comme on le sent, y'a pas de règle ! :)
      Bisous Elise ;)

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  5. Je découvre non sans retard ton article qui me parle complètement. Depuis de nombreuses années, j'ai enlevé ce morceau de tissu qui enserre mon 85b presque toute l'année hormis l'été. C'est un peu plus compliqué avec juste un tee-shirt je trouve, mais voilà qui va me faire réfléchir.
    Gros bisous Marianne, bonne marche avec ton "poney" ;-)

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    1. Merci Clémentine :) Avec cette chaleur, le poney resté étalé sur le carrelage frais de la maison... pas de promenade en vue avant vendredi, sinon on y passe tous les deux ! ^^
      C'est certes plus facile de se débarrasser de son soutif l'hiver, bien dissimulée sous les couches épaisses. Faire de même en été constitue un petit défi lancé à soi-même, mais en même temps, ça tient tellement moins chaud ! Je suis bien contente de m'en être débarrassée juste avant cette canicule... ;)
      C'est stupéfiant de voir qu'en fait, plein de femmes ont abandonné le soutien-gorge depuis des lustres. C'est génial ! :)
      Gros bisous Clémentine <3

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  6. Je découvre par hasard ton article ^^ Voila plus d'un an que j'ai laissé tombé le soutif, même si je le ressort parfois pour diverses occasions comme le resto avec mes parents. Pour mon travail j'ai droit à une blouse méga épaisse donc bon courage pour voir en dessous.

    Par contre, en été, je suis fan des haut tout léger et là... parfois, j'y écope pas.

    Et je le la très heureuse (ou pas) propriétaire d'un naturel 75F... Pour la traduction, j'ai de gros nichons et je ne trouve mes soutifs que dans des boutiques spécialisées XD

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    1. 75F... Mais t'es une brindille avec de gros nénés ! :O ça doit être impossible à trouver dans les magasins du commun des mortels, effectivement... alors bon, ouais, raison de plus pour se passer de soutif ! :p
      Je n'exclus pas non plus de remettre un soutif à l'occasion, mais franchement j'ai pas hâte. Je me sens tellement mieux ! :)

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    2. En fait je n'en n'ai pas l'air mais je fais une taille 40 et mon physique n'a rien à envier aux amphores grecques: le gras, c'est dans les seins et dans la culotte de cheval ;) Pour faire la chiante jusqu'au bout, ma mrphologie est entre le X (taille trop "large") et le "h" (taille trop fine)

      J'ajoute que j'ai réellement un sein en bonnet F et l'autre en G. Donc... même si chez Hunkemoller ils font de bon soutif, mon asymétrie est génante XD

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    3. Et dire que je pensais être biscornue... J'ai trouvé pire ! ^^

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  7. Intéressant ton témoignage, ainsi que les commentaires :-)
    J'ai réalisé un blog d'information sur les bienfaits des seins libres et les dangers des soutien-gorges : http://www.freetheboobies.fr j'espère qu'il donnera un petit coup de pouce à toutes les filles qui hésitent encore à se libérer de cet affreux carcan!
    Bise!

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    1. Oui, j'ai parlé de ton site dans l'article un peu plus construit qui a suivi celui-ci ( http://sunylechevelee.blogspot.fr/2017/06/le-soutien-gorge-objet-culturel-et.html) ;) Il est vraiment super. J'en profite donc pour te remercier de l'avoir créé. :)
      Merci pour ton passage, à bientôt peut-être (notamment sur le groupe FB ^^)
      Bises et bonne soirée !

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  8. J'ai des gros seins, qui pendouillent. Le soutif me coûte 88€. Armature. De la qualité. Et il me fait un mal de chien. 115F. J'en ai vraiment ras le bol. Le plus compliqué, ce sera de ne pas en mettre au boulot. En même temps, c'est au boulot qu'il me gêne le plus, j'en ai des marques sur le côté !!!! Les tétons qui pointent, ben... on les voit même avec un soutif. Merci pour les témoignages, ça aide à passer le cap.

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    1. Ouch, en effet, ça fait cher, pour un soutif qui fait souffrir ! :o
      Pour passer le cap au boulot, as-tu tenté la brassière ?

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