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samedi 10 juin 2017

A toi qui me connais dans la "vraie" vie

Tu l'as peut-être remarqué, je tiens à ce que ma vie virtuelle soit séparée de ma vie réelle, et à part mon prénom et une photo de loin, tu ne connais pas grand chose de ma personne physique. Je n'ai rien à cacher, mais ne me demande pas pourquoi, ça a toujours été ainsi. Depuis des années que je traîne sur Internet (à peu près 14 ans, mon premier ordinateur m'ayant été offert en 2003 - diantre, la mandale que je viens de prendre !), il m'est arrivé d'inclure une personne de ma vie réelle dans ma vie virtuelle, ou de faire d'une personne de ma vie virtuelle une personne de ma vie réelle, mais de manière générale, j'ai toujours fait en sorte que les deux restent séparées
Non pas que je me sois créé une vie virtuelle utopique et complètement éloignée de ma vie réelle, comme une sorte d'échappatoire au quotidien. Ce que je te raconte ici, c'est le reflet de ce qui se passe dans ma vie réelle, de ce qui se passe dans ma vraie tête et dans mon vrai cœur. J'admets que les mots, parfois et malgré moi, enjolivent, accentuent ou adoucissent parfois un peu la réalité, mais jamais ils ne la modifient.

Bref, j'ai toujours fait en sorte que le lien entre Suny et Marianne soit le plus invisible possible, même si, toi qui ne me connais pas en vrai, tu sais que mon chien s'appelle Léon et fait la taille d'un demi-poney (voire d'un poney entier s'il est petit), que j'ai des chevaux, que je travaille avec mon mari électricien, que je vis en Bretagne, que j'ai vécu en région lyonnaise la plus grande partie de ma vie, que j'ai à peine 29 ans, bref, tu connais (ou pas !) plein de détails sur moi qui font que je ne suis plus vraiment anonyme et que n'importe qui me connaîtrait IRL pourrait facilement faire le lien. L'anonymat n'était pas vraiment le but dans l'absolu, mais bien, encore une fois, la séparation entre mes deux "vies". 

Comme je le disais, ce que je te raconte ici n'a rien de très différent de ce que je pourrais raconter à un ami ou un proche de vive voix. Cependant, ici je me sens plus libre de dire les choses exactement comme elles sont, ou du moins, comme elles sont de mon propre point de vue strictement personnel et totalement subjectif. Je pratique assez peu la langue de bois dans la vie, mais il y a toujours un moment ou t'es obligé de fermer ta gueule si tu ne veux pas passer le reste de ta journée à te faire hurler dessus, ou des mois à te faire mépriser parce que tu as osé penser de telle façon. Ou si, tout simplement, tu ne tiens pas à blesser, même si tu as toi-même été blessé
Ici, c'est mon espace, à moi toute seule. Bien évidemment, il est à toi aussi, si tu t'y plais. Mais si tu ne t'y plais pas, que tu sois "virtuel" ou "réel", tu dois t'en aller. Tout le monde est le bienvenu dans ma vie virtuelle, mais à une et unique condition : accepter tout ce que je dis, suis ou fais, sans y redire quoi que ce soit. Bon, évidemment, je suis toujours ouverte à la discussion. Si j'ai tort, j'aime qu'on me le dise, avec civilité et humanité. Mais il est hors de question qu'on me dise ce que je dois ressentir ou non, et de quelle façon je dois le ressentir. Du coup, si je blesse qui que ce soit par mes mots, désolée mais je n'ai forcé personne à me lire.

Tu es donc en train de te demander pourquoi je suis en train de te gaver avec tout ça. Pas de panique, ça vient.
Malgré toutes ces "précautions", je viens de me rendre compte qu'une personne de mon entourage a trouvé mon compte Facebook "virtuel". C'est de ma faute, j'ai débordé. Mais peu importe. Je ne sais pas si cette personne a creusé suffisamment pour arriver ici, quoiqu'il n'y avait pas beaucoup à creuser, je ne sais pas si elle a atterri ici, et même si c'était le cas, je ne sais pas si elle a eu l'envie et le temps de lire, ou ne serait-ce que de jeter un œil à ce que je ponds ici. Si c'est le cas, je ne sais pas non plus si elle en a parlé à d'autres personnes, ou si elle a gardé l'information pour elle. Je ne sais pas ce qu'elle a pensé, je ne sais pas ce qu'elle a ressenti. 
Sur le coup, quand j'ai compris ça, je me suis sentie très mal. Je dis les choses comme je les ressens et je ressens parfois assez violemment. Je sais que j'ai évoqué cette personne parfois avec des mots durs. Avec des mots qui reflétaient ma propre douleur. Si tu suis ce blog avec un tout petit peu d'assiduité, tu sais de qui je parle. Si tu es cette personne, tu sais que c'est de toi que je parle. Je ne sais pas si tu as lu ces mots. Si oui, je les assume pleinement. Mais je ne m'excuserai pas, ni ici, ni ailleurs. Je ne t'ai pas forcée à les lire. Et je n'ai fait que dire mon ressenti. Si tu ne les as pas lus, mais que comme par hasard tu lis ce billet, je viens de me balancer toute seule... 😁 Et puis si ça se trouve je suis en train de parler au vent. Peu importe. Ça vaudra pour tout autre éventuel accident d'anonymat...
Disons que je prends les devants ; on ne sait jamais, ma notoriété pourrait exploser et je deviendrais célèbre et adulée dans le monde entier, pour ma prose délicieuse et mes idées totalement hors du commun, et plus personne dans mon entourage ne pourrait ignorer l'existence de ce blog fabuleux. Sincèrement, je ne l'espère pas : mon relatif anonymat, les quelques personnes qui suivent ce blog avec régularité et que j'adore, et les quelques autres personnes qui viennent un peu moins souvent, ou même juste une fois (mais qui sont bienvenues quand même !), me suffisent amplement. Je me sens bien dans ce petit blog imparfait à la minuscule popularité. Il est tout à fait à mon image.

Du coup, qui que tu sois : cette personne dont je parle plus haut, ou toute autre personne de mon entourage, ou même n'importe quelle personne qui passerait par ici, qu'on se connaisse bien ou pas du tout, dans la vraie vie ou seulement via la Wifi, saches que tu es le/la bienvenu-e, que quoi que tu aies à me dire, je l'écouterai, j'y réfléchirai, mais que jamais je ne m'excuserai de tous les sentiments et points de vue que je partage ici.

6 commentaires:

  1. Si on ne peut plus avoir un coin à soi ou on dit (presque) tout sans filtre... Si on parle de choses d'une façon un peu plus crue que "dans la vie de tous les jours" c'est aussi parce qu'on a été blessé et que cet espace de liberté nous permet de décompresser :o)J'espère qu'elle (la personne) saura être discrète et respectueuse de ta liberté ! Sinon on migre avec toi vers un autre nid !! Ne te "torture" pas trop ! Gros bisous <3

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    1. Ah ma Nat, si tu n'existais pas il faudrait absolument t'inventer :)
      Tu résumes parfaitement la chose. Je ne pense pas devoir migrer, quoiqu'il arrive, parce que comme je le disais je n'ai rien à cacher. Mais si ça devait arriver pour une quelconque raison, tu seras parmi les premières personnes invitées :)
      Gros bisous <3

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  2. J'aurais pu écrire certains passages... J'ai appris la même chose que toi, sauf que je ne suis pas anonyme du tout... et tu me conforte dans ce que je pense : sur mon blog (ou sur HC), je dis ce que je ressens... Si quelqu'un lit des choses qui ne lui plaisent pas, tant pis car c'est mon espace...
    Bisous Marianne <3

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    1. Oui, on a bien assez de la vie de tous les jours pour se censurer !
      Merci pour ton mot Cécile :)
      Gros bisous <3

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  3. Bonjour !

    Je te découvre grâce à Zenopia, qui a partagé ton article sur HC. Article qui me parle beaucoup, à vrai dire !

    Je mets aussi une séparation entre réel et virtuel, je ne tiens pas à ce que des gens qui me connaissent me lisent. Ma famille, mes amis, mes collègues ... Ca me rendrait très nerveuse. Je ne sais pas comment je m'en sortirai. Seul mon mari connait l'existence de cet espace.
    Mon blog est très personnel. Je parle beaucoup des gens qui m'entourent, je suis sincère. J'aurais trop peur de leur regard sur moi, sur mes écrits, sur mes pensées ...

    Par contre, rencontrer en vrai les amis que je me fais sur la toile, ça ne me dérange pas le moins du monde. Ils m'ont lu, ils me connaissent déjà assez profondément. Je le souhaite même. Ce sont des personnes avec lesquelles je pourrais être totalement moi en toute circonstance. Ce serait génial.

    Tu n'as pas à t'excuser de ce que tu penses. Si tu souffres, si une personne te blesse, tu as le droit de l'écrire, de le dire. Je crois que la limite, c'est la diffamation, la médisance. C'est aussi garder l'anonymat de ces personnes. Tu as des mots forts, et alors ? Ils sont à la mesure de ce que tu ressens et nous sommes des êtres humains. Dans nos têtes et dans nos coeurs, rien n'est polissé.

    Je m'en vais découvrir ton espace !

    A bientôt,

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    1. Bonjour Rozie !
      Ravie de t'accueillir ici ;)
      Pour ma part, même mon mari ne connait pas l'existence de ce blog. Pourtant il connaît d'autres choses bien plus "gênantes" ou "compromettantes" à mon sujet. ^^ Mais j'ai toujours eu besoin d'avoir ce "jardin secret". Avant internet, ça se faisait simplement sur papier et ça restait entre moi et moi !
      De même que toi, l'inverse me gêne beaucoup moins : rencontrer pour de vrai les personnes avec qui j'accroche sur la toile. Seulement en pratique ça se fait malheureusement assez peu à cause notamment de l'éloignement géographique. ça m'est cependant arrivé plusieurs fois et ça a toujours été de super rencontres.
      J'ai toujours été celle qui s'excuse, celle qui prend les fautes sur elle et qui se flagelle à n'en plus finir... Ce n'est que très récemment que j'ai réalisé que moi aussi j'avais le droit de souffrir et d'être imparfaite, et de le dire. C'est libérateur, mais pas évident à atteindre !
      Merci en tout cas pour ton passage et ton mot, ça fait du bien :)
      Bises et à bientôt !

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