Ce week-end, j'ai eu des envies de meurtre. A cause de cette petite phrase prononcée en toute innocence quand j'ai poliment refusé le pâté de biche qu'on me tendait ("ben le pâté c'est pas de la viande"). Puis le poulet ("quoi ? Pas de poulet non plus ?" - ben euh, c'est de la viande). Puis le poisson fumé ("mais même pas le poisson ??" - comment te dire que le poisson est aussi un animal mort ?). J'ai même eu droit au fameux "mais !! Qu'est-ce que tu vas manger !?" - mais, ça, c'est une autre histoire. ^^
Rho la la, non, moi je pourrais pas !
Prononcé non pas avec admiration parce que moi, je peux, mais avec une sorte de mépris, genre "ah, beurk, mais comment tu fais !?" (pour ma part, c'est "ah beurk, mais comment fais-tu pour manger de la chair morte, qui a été maltraitée toute sa courte vie puis torturée à mort dans un abattoir sordide", mais je me tais, parce que je le faisais avant, et parce que moi, je respecte le choix des gens. Mais bon).
Le pire, c'est qu'en général ce genre de phrase pleine de sous-entendus est prononcé par des gens qui, en dehors de ça, adorent les animaux. Les animaux sous leur forme vivante, je veux dire. Le gars qui a dit ça ce week-end - un mec hyper sympa au demeurant - est gaga de son chien et a fait de l'éducation équine son métier. Mon mari, qui a approuvé, évidemment, aime ses animaux de compagnie au point de dormir avec eux (bon, ça a cessé depuis que c'est moi qui dors avec lui, et c'est toujours une source d'incompréhension entre nous) et se fait un sang d'encre dès que ses chevaux ont une égratignure, chose qu'il a hérité de ses parents, qui sont eux aussi gagas de leurs deux chiens (auxquels ils concèdent bien plus de choses qu'à leurs propres enfants), et pourtant elle adore égorger et plumer des poulets, et lui ne vit que pour les quelques mois de chasse de l'année.
Du coup, quand j'entends cette phrase, j'ai toujours envie de demander : et donc, tu pourrais manger ton chien / chat / cheval / poisson rouge ? Je ne le fais pas, mais je sais déjà ce qu'on me répondrait : "aaaaah, beurk, non, je ne pourrais pas !" avec une expression de profond dégoût. Je me souviens encore d'un article de blog que j'ai lu il y a quelques mois, rédigé par une fille qui faisait un voyage en Chine et a été profondément traumatisée par la vue d'un chien doré à la broche sur un marché de campagne. Si ça avait été un poulet, elle ne l'aurait même pas regardé (ou alors, avec l'eau à la bouche). Et pourtant, quelle est la différence entre un animal et un autre animal ? C'est exactement la même qu’entre un homme noir et un homme blanc, ou un homme grand et un homme petit : fondamentalement, il n'y en a pas.
Alors, à toutes les personnes qui ne peuvent s'empêcher de se vanter, systématiquement, de ne pas pouvoir se passer de viande devant un végétarien : sincèrement, ça n'a rien de glorieux. Vous mangez des animaux morts, c'est un fait et c'est votre choix (ou non-choix). Mais ça n'impressionnera jamais un végétarien, bien au contraire. La seule personne que de telles paroles sont censées convaincre c'est vous-même. Alors, êtes-vous réellement convaincus ? Totalement en paix avec vous-mêmes ?
Source photos : Cliché Mignon / Pixabay
Source photos : Cliché Mignon / Pixabay
A partir du moment où certains peuvent se passer de légumes, de fruits, de pâtes ou encore de sucre, je ne vois vraiment pas en quoi ce serait insurmontable pour la viande.
RépondreSupprimerBon après et en toute franchise, j'en mange, que ce soit viande, volaille ou poisson et tous les dérivés et je n'envisage pas du tout de m'en passer, mais je pense que c'est surtout suite à une prise de conscience qu'il y a ce type de changement et j'avoue que je ne l'ai pas et je ne suis pas sûre de l'avoir un jour, malgré toutes les choses qu'on peut lire/voir/entendre. Et je tairai la raison principale je pense que tu peux mourir d'un arrêt cardiaque lol :D
En revanche, je respecte totalement les choix différents, comme celui qui ne mange pas de porc de par sa religion, comme celui qui ne mange pas de gluten de par ses intolérances ou comme celui qui ne mange pas de gâteau de par sa peur des kilos ! lol. Et je ne suis jamais choquée ou agressive, je comprends juste que chacun ait ses choix et qu'on ne peut pas tous avoir les mêmes.
Oui c'est vrai, au final la viande n'est qu'un aliment parmi d'autres, alors pourquoi ne pourrait-on pas s'en passer ? Je pense que c'est surtout psychologique, on a la culture de la viande, et c'est encore pire depuis que les lobbys s'en mêlent.
SupprimerAh... Beaucoup sont passés par là, moi comprise.
RépondreSupprimerLes repas de famille notamment, avec une forte tradition terroir... Pas toujours facile de faire admettre le végétarisme, et encore plus le végétalisme. (Ah, donc la cuisson au beurre c'est fini ? Pas de crème fraîche ? Tu as le droit au pain ?)
Courage !
Oui, quand on descend de paysans, c'est pas tous les jours facile ! ^^ Je suppose que tous les végés passent par là (et tout le reste), et ce, indéfiniment. Mais bon, ça en vaut la peine :)
SupprimerJe mange ce que j'aime et ça inclut la viande (enfin pas tout et de moins en moins) et je vis très bien avec ça. Par contre, je comprends très bien la démarche de ne pas en manger. Et jamais, mais alors jamais, je ne vais critiquer un végétarien (ou -talien ou quoique ce soit). Chacun ses choix et basta. Par contre, je n'accepte pas non plus le critiques quant à mes choix alimentaires... je trouve que le respect est de mise de toute part... Sinon, je suis complètement d'accord avec toi sur le principe "un animal = un animal (chien, lapin ou poulet)... Et dans la foulée, je ne comprends pas non plus qu'on puisse sciemment torturer sciemment des animaux (y compris dans un abattoir)... Bon, je pense que je dois être un peu compliquée comme nana...
RépondreSupprimerOui, le respect doit être de mise dans les deux sens, malheureusement ce n'est pas toujours le cas : les végés finissent souvent en bourgeois baba cool bouffeurs de racines, et inversement, les omnivores sont des monstres sanguinaires. Pour moi, cette guéguerre est surtout un signe de frustration des deux côtés. Chacun fait ses choix et doit les faire en accord avec soi-même. Pour moi, ceux qui se sentent obligés de faire des remarques sur la façon qu'ont les autres de vivre ont un léger problème avec eux-mêmes. Je me trompe peut-être, mais c'est mon sentiment ^^ Si chacun était tranquille dans sa propre tête, il y aurait bien moins de conflits, de manière générale. Mais bon l'humain est ainsi fait :)
SupprimerEt non, je ne te trouve pas compliquée. Tu as ta façon de penser et tu l'assumes. Choisir de manger des animaux ne doit pas nécessairement impliquer d'aimer les faire souffrir, ou d'être tout simplement indifférent sur la question. Chacun a sa vision de la chose, et même si on ne partage pas tous la même vison ça n'empêche pas d'en comprendre les mécanismes ;)
Ca c'est du coup de gueule, ça vient du coeur, j'ai adoré! Et tellement vrai... Le truc le plus terrible quand tu aimes la viande, c'est qu'en vieillissant, il est de plus en plus difficile de se voiler la face... Je respecte et j'admire tes engagements, moi qui suis en pleine transition pour essayer, enfin, d'être en accord avec mes convictions, plutôt que de regarder ailleurs quand ça m'arrange. J'y suis presque :D
RépondreSupprimerC'est pas vraiment un coup de gueule (il y aurait un peu plus de grossièretés :P), mais oui, il y a des petites remarques comme ça qui piquent un peu, non pas parce que ça me donne des doutes sur mes choix, mais parce que je suis trop pacifiste pour y répondre, et ça me frustre, parce que même si je respecte les choix des autres, je suis tellement convaincue par les miens que j'aimerais pouvoir convaincre tout le monde. Du coup, j'en parle ici, ça fait du bien ^^
SupprimerJe suis à fond avec toi pour ta transition ! :) L'important c'est de faire comme on le souhaite, comme on le sent, à son rythme, en s'écoutant soi et non les autres (parce que si on écoute les autres, on n'est jamais assez parfait et on fait toujours trop d'erreurs). Et c'est une super aventure !!