Rubus fruticosus
Ronce commune. Autres noms communs : ronce des haies, renverse-panier (ou dîner), aronce, ronce noire, mourier sauvage, casse-bouteille.
Qui ne s'est jamais pris les pieds dans l'une des ses tiges parcourues d'épines ? Qui ne s'est jamais bleui les doigts et les lèvres au contact de ses petits fruits brillants ? Sincèrement, qui n'a jamais pesté contre elle tout en rêvant déjà de la divine confiture que l'on va en tirer ? La ronce, cette ennemie que l'on exploite, cet amie que l'on dénigre et massacre... qui est-elle vraiment ?
La ronce est une espèce bien complexe... à tel point qu'une discipline à part entière lui est entièrement consacrée. Ou plutôt, leur est consacrée : la batologie, ou classification du genre Rubus, qui compte plusieurs centaines d'espèces, la plupart très proches de la ronce la plus commune dans nos contrées (Rubus fruticosus) car étant des sous-espèces ou des hybrides.
Les Ronces sont des arbrisseaux sarmenteux de la famille des Rosacées (regroupant entre autres le cerisier, le fraisier, le rosier, le prunier, le poirier, mais aussi l'aigremoine et la reine-des-prés, ainsi que le framboisier, qui est aussi un Rubus), que l'on trouve partout dans les régions froides et tempérées de l'hémisphère nord, aussi bien sur les terrains pauvres que riches, acides, calcaires, secs, en bord de mer, en montagne, au soleil, à l'ombre... Toutes les ronces sont constituées de longs sarments, herbacés la première année, puis semi-ligneux la seconde. La plupart des espèces sont vivaces, mais certaines peuvent être annuelles.
La fructification se fait sur les rameaux de deux ans, qui se dessèchent et meurent à la fin de la saison afin de laisser la place aux jeunes rameaux, sauf chez certaines espèces qui vivent dans des conditions climatiques extrêmes, et qui peuvent fleurir sur des tiges d'un an. Ce sont alors des herbacées à part entière.
Ainsi, les ronces sont en constant renouvellement, d'où la production de ronciers à la densité parfois extrême.
Bref, il n'y a pas une ronce, mais bien des ronces, une véritable armée capable de se diversifier et de s'adapter à toutes les situations, mais une armée qui nous veut du bien, contrairement à ce qu'on pense. On en reparlera dans le second article.
La ronce commune est l'une des plus imposantes et des plus envahissantes. En sol riche, ses rameaux peuvent atteindre jusqu'à 5 mètres de long et 3cm de diamètre. Ainsi, elle peut atteindre jusqu'à 10 mètres de haut et envahir des hectares entiers de terrains : haies, champs, bords de ruisseaux, terrains vagues, jardins... Ses fruits, les drupes ou drupéoles, sont noirs (rouges avant maturité) et regroupés en agglomérats de parfois 50 fruits qu'on appelle mûres.
Ses fleurs, blanches à rose pâle, sont composées de 5 pétales et de nombreuses étamines. On les voit d'avril à juin, voire parfois plus tard dans la saison.
Ses feuilles comportent entre 3 et 5 folioles.
Ses épines sont dures et dressées. Outre leur rôle de protection, elles ont surtout une fonction conquérante, leurs crochets permettant à la plante de s'agripper et de s'élever.
Culture
Je sais, généralement, on cherche plutôt à l'éradiquer qu'à la cultiver, d'autant qu'elle n'a aucun problème pour se reproduire d'elle-même. Ses moyens sont divers : semis, marcottage, drageons... moyens que l'on peut favoriser (marcottage, bouturage, semis), mais si l'on souhaite cultiver la ronce, le plus important est de savoir comment limiter son développement.
Le meilleur produit pour ça, c'est l'huile de coude : faucher régulièrement et systématiquement les indésirables et les débordements, particulièrement en période de canicule, est le moyen le plus efficace pour contrôler un roncier.
S'en débarrasser, non seulement ça irait à l'encontre des grands bienfaits que la ronce a à apporter à l'environnement et à la biodiversité, mais surtout, ce serait un combat quasiment perdu d'avance... Pourquoi ne pas tout simplement vivre avec ?
Récolte
Les jeunes pousses se récoltent pendant toute l'année végétative des nouveaux rameaux.
Les feuilles se ramassent avec l'extrémité des rameaux juste avant la floraison : on coupe les tiges à 8-10cm de leur sommité et on les met à sécher, suspendues tête en bas par paquets. Une fois sèches, il est facile d'émietter et de briser les feuilles avant de les stocker dans un contenant.
Les feuilles se ramassent avec l'extrémité des rameaux juste avant la floraison : on coupe les tiges à 8-10cm de leur sommité et on les met à sécher, suspendues tête en bas par paquets. Une fois sèches, il est facile d'émietter et de briser les feuilles avant de les stocker dans un contenant.
Les fruits se récoltent à maturité, quand ils sont noirs et qu'ils se détachent sans effort. Éviter de récolter les fruits se trouvant près du sol, les animaux, sauvages et domestiques, ayant tendance à uriner dessus.
Merci pour cet article Suny ! Je me suis reconnue dans les premières lignes... Je ne savais pas que tu étais au courant. Un jour de balade en famille nous nous posons à proximité d'une table d'orientation pour un goûter bien mérité. Or une envie pressante s'étant emparée de moi, et l'emplacement de la table d'orientation étant par définition un endroit dégagé peu propice à la satisfaction d'un besoin naturel au calme, je me mis en quête d'un recoin plus discret. Je repérai un endroit satisfaisant mais une grande liane de ronce me barrait le passage. Elle avait des épines acérées et si nombreuses que je ne trouvais pas d'emplacement sur sa tige où j'aurais pu l'attraper sans m'arracher les doigts. Évidemment je ne disposais pas de mes gants de jardin qui d'habitude me permettent de livrer combat à la chose donc je tentai une parade. Comme j'étais chaussée de mes gros godillots de rando, je passai mon pied sous la tige afin de la soulever et de la rabattre sur le bord en la cassant en deux de manière à ce que je puisse me faufiler au petit coin sans dommages. Or, je ne sais si la précipitation engendrée par la pression sur la vessie y est pour quelque chose mais je calculai fort mal mon coup et perdis l'équilibre. J'effectuai un pivot sur le pied qui était resté au sol et dans un battement désespéré de bras je m'affalai au sol, libérant la redoutable tige épineuse qui eu juste le temps de reprendre sa place comme un ressort et qui m'accueillit avec rudesse ! Je m'arrachai tout l'arrière du mollet droit qui se retrouvait transformé en hérisson, tandis que j'entendais ma louloute dire à sa tante :"elle est où Maman ?" Il a fallu des jours pour que ça cicatrise et sur le coup ça m'a brûlé à cause de la sueur ! Du sang plein la chaussette, bref j'ai du donner quelques explications à la famille en revenant de la pose pipi !
RépondreSupprimerSinon, la confiture de mûre, j'adore. Je mets les mûres avec le sucre une nuit au réfrigérateur, ça rend du jus. Puis je mets à cuire en ajoutant une cuillère à café ou deux d'agar-agar pour être sûre qu'elle prennent bien (oui parce qu'elle m'a déjà fait le coup de rester liquide, et zou que je vide les pots et je recuis mais c'est toujours liquide !) Après je passe tout au moulin à légume avec grille fine et c'est le top ! Par contre ça se mérite parce qu'il faut déjà les ramasser: se contorsionner pour attraper les plus belles et les plus mûres qui ont souvent la malice de se mettre hors de portée, se griffer les bras et défendre la récolte contre la louloute qui une fois qu'elle a mangé le peu qu'elle a ramassé dans son panier se ramène vers le tien pour voir ce qu'elle peut en tirer comme bénéfice. Une aventure donc. Vivement la suite !
Bises
PS: tu feras aussi un article sur l'arsenic ? ;-)
Tu m'as bien fait rire, Isabelle ! :D Quelle aventure, je dois bien en avoir deux-trois de ce goût-là, dont la moralité n'est autre que "plus tu essaies d'éviter la ronce, moins elle te laissera faire" ^^ Je crois qu'il faut juste apprendre à vivre avec elle dans les parages :p
SupprimerL'arsenic y passera, oui, c'est prévu :) Il faut juste que je trouve le temps, j'ai tellement de choses à raconter, et les journées manquent tellement d'élasticité !!
Bises et bonne soirée !
Je n'ai aucun mauvais souvenir lié aux ronces (par contre, en lisant le commentaire précédans, j'en ai un impliquant un sanglier lancé à tout allure, parce qu'on l'avait sans doute dérangé en se planquant dans les fourrés suite à une envie pressante... un souvenir mémorable ^^). Sinon, j'adore les mûres : petite nous allions nous balader en forêt et je me régalais ! Belle journée :)
RépondreSupprimerOuh, je préfère me battre contre un roncier que contre un sanglier !! ^^'
SupprimerBelle journée à toi aussi ! :)
Moi aussi je prends le roncier même en maillot de bain !
SupprimerTu vas souvent en maillot de bain dans les fourrés, toi ? :D :P
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