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mardi 15 septembre 2015

Devenir végé...


Voilà, j'ai pris une décision. Je vais arrêter de manger de la viande. Mouahaha, me diront peut-être les végé / véganes aguerris, quoique, je sais que, malgré ce qu'on dit souvent sur leur extrémisme, c'est une "communauté" très ouverte.

Le végétarisme et moi, c'est une longue histoire. Toute petite déjà, la cause animale me parlait beaucoup, et si j'avais pu prendre moi-même mes décisions alimentaires, je crois que j'aurais cessé très tôt de consommer des animaux morts. Mais voilà, à dix ans, difficile de s'assumer et de dire à sa mère qu'on a décidé que les choses allaient changer... Et puis la vie, l'adolescence, les études, les copains, les amoureux, tout ça, c'est un peu passé en arrière-plan.

Quand finalement j'ai pris mon envol et que je me suis installée seule, face à mes propres décisions et avec mon propre budget, je me suis lancée tranquillement dans l'aventure et ai considérablement réduit ma consommation de produits animaux. Et puis, nouveau départ à mille kilomètres de là, gros chamboulement, gros déménagement, je me suis retrouvée pendant quelques mois en cohabitation avec ma mère, puis j'ai rencontré mon mari, et je l'ai rejoint.

Pourquoi ne pas avoir continué sur ma lancée, me diras-tu ? Il faut connaître mon contexte, qui pour toi ne sera peut-être pas une bonne excuse, mais qui pour moi a tout son sens. 
Dans une autre vie, avant de fuir ce métier qui lui permettait tout juste de survivre et de me faire survivre, ma mère était agricultrice. Éleveuse de vaches allaitantes et de taurillons. Ses parents avant elle ont été agriculteurs, commerçants en machines agricoles, tout ça. Ses grands parents, arrière-grand-parents et au-delà étaient probablement du milieu aussi. Sans compter les ramifications familiales, oncles, cousins, familles par alliance. Que des agriculteurs, des éleveurs. Du côté de mon père, idem : mon père travaille dans le milieu agricole, spécialisé dans les bovins. Ma grand-mère était éleveuse de laitières et de veaux à viande, elle avait repris la ferme de ses beaux-parents, qui était dans la famille depuis... je ne sais combien de générations. Mon grand-père, lui était... boucher-charcutier. Là, je sais que tu t'imagines un géant genre Barbe-Bleue qui égorge les pauvres petits veaux au fond de son jardin, brandissant ses couteaux avec un rire démoniaque. Il abattait sa viande au fond du jardin, oui, mais c'était un homme doux, profondément gentil, rieur, il aimait la vie. Débiter de la viande, c'était juste son métier. Bref, on ne m'a jamais mis le couteau sous la gorge en me forçant à manger de la viande, mais la bonne vieille bidoche, c'est dans ma culture, c'est presque incrusté dans mes gènes. 
Si j'avais un jour annoncé à mes grands-parents que je comptais cesser de manger de la viande, ils m'auraient demandé si j'étais malade. Mon père, il se moquerait gentiment de moi et m'expliquerait par a + b pourquoi cette décision n'a aucun sens. Ma mère respecterait ce choix, elle sait que quand je prends une décision, c'est pour une bonne raison et pour mon propre bien. Mais je me voyais mal lui dire qu'elle devait me faire un menu différent quand nous étions toutes deux en coloc (oui, ma mère faisait les courses, le ménage et les repas, mais elle n'avait pas encore trouvé de boulot et moi, si. Ce n'est donc pas une question de cordon ^^).

Puis je me suis installée avec l'Homme. L'Homme, tout comme moi, descend de paysans, côtoie des paysans, bosse pour des paysans. Lui-même est à moitié paysan, quand on le regarde bien. Je sais, être paysan dans l'âme, ça ne veut pas systématiquement dire être contre le végétarisme. En théorie. Dire à un gars du terroir, qui a été élevé à coups de pot-au-feu et de patates au lard, que tu ne désires plus manger de viande, c'est comme lui dire que les vaches n'ont pas besoin d'herbe. Un homme, ça mange de la viande et des patates, crénom ! Je grossis le trait, hein, mais juste un peu, parce que dans mon coin, c'est pas comme dans l'Amour est dans le pré.
Et donc, je me suis installée avec l'Homme, qui déjà n'aime pas les légumes, et encore moins les fruits. Si on lui enlève les produits animaux, ça laisse pas beaucoup de diversité. Et puis j'ai commencé à travailler avec lui, et à manger tous les midis chez mes beaux-parents, chez qui c'est "Lundiii, des côteletteuh, mardiii, des côteletteuh, mercrediii, des côtelettes aussiiii !" Ils me nourrissent donc cinq repas par semaine, je me vois mal leur expliquer que leur bouffe, j'en veux pas...

Donc, comme tu peux le constater, cette belle résolution va quelque peu me compliquer la vie (même sans compter l'apprentissage culinaire et nutritionnel que ça va demander), mais je vais tout de même essayer de m'y tenir. Y aller petit à petit, diminuer ma consommation de viande tranquillement, laisser la chose s'installer doucement, aussi bien à la maison que chez beau-papa/maman. De toute façon, à la base je ne suis pas hyper fan de la viande. Avec parcimonie, quoi. Ou hyper salé, sous forme de charcuterie...
Puis ensuite, pourquoi pas aller vers le véganisme. Mais très doucement, hein. Parce que bretonne sans beurre, bretonne qui meurt, parce que le thé du matin, c'est tellement meilleur avec du miel, parce que le fromage, putain, c'est le fromage, quoi ! Les œufs je m'en fous, je sais d'où ils viennent, du cul de mes propres poules, qui sont bien nourries, bien logées, qui ont plus de place qu'il ne leur en faut, à qui on ne demande rien et qui pondent quand même et ne savent pas trop quoi faire de ces choses qui leur tombent du fondement. On les débarrasse, quoi.
Je vais m'occuper de mes vêtements, aussi. Faire plus attention aux godasses que j'achète (c'est déjà un peu le cas, mais des fois, hein, un petit coup de cœur et on se laisse tenter... je plaide coupable !) Par contre pour le reste, vestes, sacs et tout ça, c'est déjà, depuis longtemps, no fourrure et (depuis un peu moins longtemps, même si, je sais, dans l'absolu c'est exactement pareil) no cuir.
Puis bon, pour les cosmétiques, tu sais déjà ce qu'il en est. ;)

Voilà, tout ça pour dire que, bientôt j'espère, moi aussi, j'en serai...

Source photo : Cliché Mignon

2 commentaires:

  1. Coucou! Je t'encourage à fond dans cette démarche :) Ça fait plus d'un an que je suis végétarienne et ne le regrette pas le moins du monde (même si c'est très compliqué avec certains; certains dans ma famille ne sont même pas au courant...). Pour ce qui est de la communauté des VG je dirais qu'il faut faire du tri...certains sont très extrémistes mais surtout très intolérants aux autres. La plupart sont heureusement très ouverts mais il faut faire attention où on met les pieds ^^
    Belle soirée :)

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    1. Coucou Marine, et merci pour ton soutien ! :)

      Pour ce qui est des extrémistes et intolérants, que j'appelle plus généralement cons, il y en a de toute façon partout, dans toutes les cultures, religions, courants de pensée et communautés. Heureusement ils ne constituent pas une majorité ^^ De toute façon les intolérants (sauf au gluten, parce que c'est pas leur faute) ne sont pas tolérés ici, et j'évite de mettre les pieds chez eux, alors tout devrait bien se passer :p

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