J'ai la chance de ne pas spécialement souffrir de douleurs chroniques (hormis le cou depuis quelques mois), mais je suis tout de même sujette aux douleurs menstruelles, ainsi qu'à des maux de tête assez fréquents (quoique beaucoup, beaucoup moins depuis que j'ai arrêté de fumer). En somme, des douleurs qu'on ne sait pas trop d'où elles viennent, ni où elles se trouvent exactement, on sait juste qu'elles nous pourrissent un peu la vie.
Ou plutôt, on les laisse nous pourrir la vie. Et pourtant, on ne veut pas : on essaie de les ignorer, de faire comme si elles allaient finir par s'estomper si on n'y pense plus, comme le hoquet, et si elles sont vraiment trop fortes ou trop persistantes, on essaie de les chasser à coups d'ibuprofène et autres anti-inflammatoires, bien commodes mais à la longue pas si bénéfiques pour la santé (alors que des fois, de simples plantes peuvent nous aider !).
Mais voilà, plus on essaie de faire comme si elles n'étaient pas là, et plus elles s'imposent parfois.
Ce à quoi on ne pense pas, c'est que des fois, le meilleur moyen de combattre quelque chose, c'est de le regarder bien en face et de l'affronter. Pas forcément violemment, pas forcément en se battant et en luttant : juste lui faire face et l'observer tranquillement. C'est souvent la solution à bien des problèmes. Faire l'autruche ne fait que les empirer alors que les régler une bonne fois pour toutes peut certes nous mettre face à des difficultés, mais finit toujours par nous laisser soulagés.
Ici, c'est la même chose. Alors bien sûr, espérer soulager des douleurs vraiment intenses, et/ou dues à des blessures réelles et graves, juste par la pensée, semble quelque peu risible (je n'ai pas eu l'occasion de tester, heureusement pour moi, mais peut-être que, quand même, on pourrait obtenir un certain soulagement), mais, pour l'avoir expérimenté pas plus tard que cette nuit, je peux t'assurer que soulager un mal de ventre ou de tête même un peu intense est tout à fait envisageable. Si, comme moi, tu es sujette (oui, là je parle aux gonzesses, désolée les gars) aux douleurs menstruelles, tu sais à quel point ça peut être relou. Peut-être même que, toi aussi, ça te réveille la nuit, et qu'il t'arrive de passer une heure à te tortiller dans ton lit en priant pour que ton Nurofen fasse enfin effet. En général, j'en prends un juste avant d'aller me coucher, et généralement ça m'endort la douleur pile poil jusqu'au lever. Sauf qu'hier soir, j'ai zappé le cacheton. Ballot, hein. Du coup, à 5h du matin, ça n'a pas loupé, Gérard a commencé à faire des loopings. Généralement, je ferme fort les yeux, serre les dents, me roule en boule et attends un peu, en "regardant" partout sauf vers la douleur. Là, je me suis juste concentrée dessus et elle a mis, genre, une minute à s'estomper. Pouf ! Elle n'a même pas réussi à s'installer.
Et t'es en train de te dire (si si, je t'entends d'ici), nan mais la fille elle s'est crue sur l'un de ces sites qui affirment que manger une banane peut soigner le cancer et que regarder un citron fait pousser les nichons. Mais nan, je te jure, pas à tous les coups mais de plus en plus souvent, je parviens à calmer mes douleurs simplement en admettant qu'elles sont là, en les observant et en communiquant avec elles. Un peu comme avec Madame Colère.
Il n'y a pas vraiment de méthode (du moins, je ne le pense pas) : c'est à toi d'apprendre à apprivoiser ton corps et les douleurs qu'il t'envoie parfois en guise de messages. Mais voici des exemples de pistes qui fonctionnent sur moi.
Installe-toi simplement dans la position qui te semble la meilleure pour méditer ou juste te relaxer. On pense généralement au lotus ou au tailleur ; personnellement je suis plus à l'aise allongée, et n'ai pas les problèmes d'endormissement que rencontrent certaines personnes, sauf en cas de grosse fatigue (j'ai tellement de choses à faire quand je médite que je n'ai pas du tout sommeil !).
Quand la douleur apparaît, n'essaie pas de lutter, comme on a tous tendance à faire. N'essaie pas de faire comme si l'ignorer allait l'estomper. N'essaie même pas de la combattre sans même avoir tenté d'identifier l'ennemi.
Détends-toi, respire un bon coup, puis concentre-toi quelques instants sur ta respiration sans la forcer.
Puis, vas à la rencontre de la douleur.
Où se situe-t-elle ?
Quelle couleur a-t-elle ?
Quelle est sa température ?
A-t-elle un volume, une masse ? Une consistance ? Une texture ?
Produit-elle un son ?
Peux-tu la visualiser ?
Vas à sa rencontre et observe-la à ta façon, mais sans chercher à regarder à côté. Regarde-la bien en face, essaie de trouver son centre.
Bien souvent, quand j'observe mes douleurs, je me rends compte qu'au final, ce ne sont pas vraiment des douleurs. Je les définis comme telles parce que je ne les connais pas vraiment, au fond : je n'ai pas pris le temps de faire connaissance et je les juge injustement.
Souvent, ce sont de simples sensations qui une fois éclairées par notre simple attention et débarrassées de tous les jugements hâtifs et purement conceptuels qu'on leur porte ("douleur", "désagréable", "mal", "inconfort"), ainsi que de la peur qu'elles nous inspirent parfois, redeviennent ce qu'elles sont : de simples sensations.
A quoi elles sont dues, je ne sais pas : la méditation traditionnelle les considère comme de simples flux d'énergies ; ces énergies sont-elles bloquées, ou juste trop fortes à certains moments et à certains endroits, je ne sais pas. En les observant bien, je découvre souvent de simples "nuages" plus ou moins denses, plus ou moins opaques, plus ou moins chauds, plus ou moins consistants, plus ou moins colorés... La plupart du temps, plus je les observe et moins je parviens à les observer : c'est en les regardant que je réalise que ces douleurs n'existent pas vraiment. Elles n'ont pas de réelle consistance, leur emplacement n'est pas vraiment défini : un peu plus à droite - non, un peu plus haut - non, nulle part en fait !
Parfois elles s'envolent comme des plumes dans un coup de vent, parfois elles persistent, s'en vont, reviennent, se déplacent. Mais même dans ces cas où je ne parviens pas à les faire taire en leur parlant, j'arrive toujours à mieux les gérer, à mieux les supporter, simplement en leur enlevant cette étiquette de "douleur" pour la remplacer par des étiquettes moins conceptuelles mais purement objectives telles que "chaud", "piquant", "lourd", "jaune" (oui, mes douleurs sont souvent jaunes...).
Bref, les douleurs sont l'un de mes sujets de méditation préférés. Il y a toujours plein de choses à étudier avec elles, et on apprend beaucoup de choses sur soi et sur son corps.
Il n'y a pas vraiment de méthode (du moins, je ne le pense pas) : c'est à toi d'apprendre à apprivoiser ton corps et les douleurs qu'il t'envoie parfois en guise de messages. Mais voici des exemples de pistes qui fonctionnent sur moi.
Installe-toi simplement dans la position qui te semble la meilleure pour méditer ou juste te relaxer. On pense généralement au lotus ou au tailleur ; personnellement je suis plus à l'aise allongée, et n'ai pas les problèmes d'endormissement que rencontrent certaines personnes, sauf en cas de grosse fatigue (j'ai tellement de choses à faire quand je médite que je n'ai pas du tout sommeil !).
Quand la douleur apparaît, n'essaie pas de lutter, comme on a tous tendance à faire. N'essaie pas de faire comme si l'ignorer allait l'estomper. N'essaie même pas de la combattre sans même avoir tenté d'identifier l'ennemi.
Détends-toi, respire un bon coup, puis concentre-toi quelques instants sur ta respiration sans la forcer.
Puis, vas à la rencontre de la douleur.
Où se situe-t-elle ?
Quelle couleur a-t-elle ?
Quelle est sa température ?
A-t-elle un volume, une masse ? Une consistance ? Une texture ?
Produit-elle un son ?
Peux-tu la visualiser ?
Vas à sa rencontre et observe-la à ta façon, mais sans chercher à regarder à côté. Regarde-la bien en face, essaie de trouver son centre.
Bien souvent, quand j'observe mes douleurs, je me rends compte qu'au final, ce ne sont pas vraiment des douleurs. Je les définis comme telles parce que je ne les connais pas vraiment, au fond : je n'ai pas pris le temps de faire connaissance et je les juge injustement.
Souvent, ce sont de simples sensations qui une fois éclairées par notre simple attention et débarrassées de tous les jugements hâtifs et purement conceptuels qu'on leur porte ("douleur", "désagréable", "mal", "inconfort"), ainsi que de la peur qu'elles nous inspirent parfois, redeviennent ce qu'elles sont : de simples sensations.
A quoi elles sont dues, je ne sais pas : la méditation traditionnelle les considère comme de simples flux d'énergies ; ces énergies sont-elles bloquées, ou juste trop fortes à certains moments et à certains endroits, je ne sais pas. En les observant bien, je découvre souvent de simples "nuages" plus ou moins denses, plus ou moins opaques, plus ou moins chauds, plus ou moins consistants, plus ou moins colorés... La plupart du temps, plus je les observe et moins je parviens à les observer : c'est en les regardant que je réalise que ces douleurs n'existent pas vraiment. Elles n'ont pas de réelle consistance, leur emplacement n'est pas vraiment défini : un peu plus à droite - non, un peu plus haut - non, nulle part en fait !
Parfois elles s'envolent comme des plumes dans un coup de vent, parfois elles persistent, s'en vont, reviennent, se déplacent. Mais même dans ces cas où je ne parviens pas à les faire taire en leur parlant, j'arrive toujours à mieux les gérer, à mieux les supporter, simplement en leur enlevant cette étiquette de "douleur" pour la remplacer par des étiquettes moins conceptuelles mais purement objectives telles que "chaud", "piquant", "lourd", "jaune" (oui, mes douleurs sont souvent jaunes...).
Bref, les douleurs sont l'un de mes sujets de méditation préférés. Il y a toujours plein de choses à étudier avec elles, et on apprend beaucoup de choses sur soi et sur son corps.
Vraiment très intéressant ton billet. Il vaut mieux méditer sur tes douleurs que d'avaler de l'ibuprofène ou tout autre molécule anti douleur.
RépondreSupprimerRegarder un citron pour faire pousser les nichons :D j'adore !!!
Bises,
Isabelle.
Merci Isabelle :) En effet, ça ne coûte rien, c'est totalement sans impact sur l'environnement, c'est bon pour la santé et ça fait apprendre plein de trucs. 100% bénef ! ^^
SupprimerBisous !
Je suis intiment convaincue du pouvoir de l'esprit... Il m'arrive de sortir de mon cours de yoga en étant dans "un état second"
RépondreSupprimerPourquoi pas un effet sur la douleur !
Gros bisous
Moi aussi j'ai toujours été convaincue que de toute façon corps et esprit ne pouvaient pas aller l'un sans l'autre et que l'état de l'un influait forcément sur l'état de l'autre. J'en ai souvent eu la preuve d'ailleurs, et encore plus depuis que je médite !
SupprimerC'est vrai que le yoga a ce genre d'effet sur moi aussi. Quand je retourne à ma voiture j'ai souvent les jambes qui flageolent un peu ^^
Des bisous Cécile ! :)
Voilà un post qui s'adresse à une convaincue, le corps et l'esprit sont indissociables et c'est pourquoi je suis passionnée depuis si longtemps d'ayurveda et de médecine traditionnelle chinoise. Je ne connais pas assez la méditation mais suis certaine qu'en effet l'esprit est capable de réduire les douleurs (qu'il a lui même créé d'ailleurs).
RépondreSupprimerC'est dommage que nos cultures occidentales aient oublié cela et qu'il faille donc réapprendre ce qu'on devrait connaître depuis toujours.
Bisous Marianne, à bientôt
Oui, je trouve aussi ça triste d'avoir été éduqué tellement loin de son corps qu'on doive apprendre par soi-même à se le réapproprier... on aime bien marcher sur la tête en occident ! ^^
SupprimerBisous Clémentine !